Article à retrouver dans son intégralité sur le site de la revue Espace, populations, sociétés
De la campagne syrienne aux villes jordaniennes. Un réseau marchand transfrontalier à l'épreuve du conflit syrien
en partant de l’étude longitudinale des mobilités des habitants de Deir Mqaren, un village situé dans la région du Wadi Barada en Syrie, cet article vise à illustrer les conséquences d’un conflit armé sur le fonctionnement d’un réseau marchand et migratoire transfrontalier. À travers cette démarche, l’un des enjeux sera de mettre à jour les continuités qui peuvent exister entre migrations volontaires et migrations forcées dans une région où les mobilités transfrontalières existent depuis des décennies. En plaçant la focale sur les conditions du mouvement des individus, notre intention est d’éclairer certaines logiques de polarisation des flux entre la Syrie et la Jordanie, tout en montrant de manière tangible l’évolution des mécanismes relationnels qui permettent aux réfugiés de circuler au sein d’un espace transfrontalier soumis à un régime de mobilité coercitif. En privilégiant le point de vue des acteurs, nous entendons ici prendre à contre-pied le paradigme institutionnel, en insistant sur la part de libre arbitre dont disposent les réfugiés, en dépit des contraintes structurelles auxquelles ils ne cessent d’être confrontés.