Article à retrouver dans son intégralité sur le site de la Revue européenne des migrations internationales

Du refuge moyen-oriental à la dispersion mondiale. Structuration de l’exode syrien entre 2011 et 2016

àla fin de l’année 2017, près de 6,3 millions de ressortissants syriens avaient trouvé refuge hors de leur pays, engendrant par là même une rapide reconfiguration du système migratoire proche-oriental. L’ampleur de cet exode mondialisé interroge le processus de diffusion d’un tel déplacement de population. En abordant cette question à partir d’une approche macro-politique, enrichie d’une lecture cartographique de l’exode syrien, cet article entend offrir un accès distancié sur les données et les dynamiques spatio-temporelles de ce phénomène, depuis son éclosion au printemps 2011, jusqu’à sa relative stabilisation en 2016. Il s’agira dès lors de questionner l’intensité et les spatialités de ces flux, dans le contexte évolutif des combats en Syrie et des orientations politiques adoptées par les États de premier accueil en matière de gestion migratoire, en particulier la Jordanie. Cette analyse souligne en filigrane l’inégalité de l’accueil des exilés syriens dans le monde.

“Les inégalités de l’accueil des exilés syriens à travers le globe se révèlent criantes. En dépit des discours régulièrement véhiculés par les sphères politiques et médiatiques européennes, le poids de la dispersion de la société syrienne repose quasi exclusivement sur les pays du Moyen-Orient.”